Chemin de mots

De Monument à Patrimoine

La notion de "Monument Historique" naît des troubles de la Révolution française quand, face aux destructions, se fait jour la conscience d’une histoire de l’État à travers des œuvres d’art et des édifices remarquables. Une certaine subjectivité guide ainsi une construction politique de la mémoire et de l’identité nationale.
De l’Abbé Grégoire à Guizot, Mérimée et Viollet-le-Duc, le territoire se monumentalise et la législation s’élabore. Essentiellement centrée sur l’élément exceptionnel, il faudra attendre André Malraux pour voir la notion de Monument basculer vers celle de Patrimoine, élargissant la définition à des ensembles bâtis et paysagers contemporains.
Puis, d’autres formes patrimoniales émergent, donnant une place à l’individu pour s’intéresser, cette fois, à sa mémoire envisagée comme trace d’un passé remarquable, méritant d’être conservée et transmise aux générations suivantes.
En 2003, l’Unesco formalise un nouvel élargissement de la notion de Patrimoine nommé Patrimoine culturel immatériel. Il valorise ainsi des faits, des gestes, des paroles et des façonnages familiers ou du quotidien, jusqu’alors peu considérés.

Article 2 Convention Unesco

« On entend par "patrimoine culturel immatériel" les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine. »